- cormoran
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cormoran [ kɔrmɔrɑ̃ ] n. m. ♦ Oiseau palmipède côtier (pélécaniformes), au cou et au bec allongés, aux ailes courtes, qui chasse sous l'eau. « Les cormorans qui vont comme de noirs crieurs » (Hugo).
● cormoran nom masculin (ancien français corp, corbeau, et marenc, marin) Oiseau aquatique piscivore très vorace, aux teintes sombres, au long bec crochu, aux pattes palmées, du monde entier. (Les cormorans sont employés en Chine pour la pêche, un anneau autour du cou les empêchant d'avaler le poisson. Au Pérou et au Chili, leur guano est recueilli comme engrais.)cormorann. m. Oiseau pélécaniforme (genre Phalocrocorax) à plumage noirâtre et à long cou, répandu sur toutes les côtes.⇒CORMORAN, subst. masc.ORNITH. Oiseau aquatique (Palmipèdes) au plumage noir à reflets verts et bronzés, qui se nourrit de poissons qu'il pêche en plongeant :• Enfin il faut citer un cormoran le Phalacrocorax atriceps, bel animal au dos noir à reflets mordorés, et au ventre blanc, qu'on rencontre jusqu'au voisinage du cercle polaire.J. ROUCH, Les Régions polaires, 1927, p. 194.— P. anal.♦ [P. réf. à l'attitude de l'oiseau qui se tient le cou replié, la tête écrasée sur les épaules] Ils réfléchissaient, le cou rentré, cormorans écrasés par la pensée (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 245).♦ [P. réf. à l'activité de l'oiseau que l'on dressait en Chine et au Japon pour l'employer à la pêche] Métivier et Chaboisseau peuvent nous donner un coup de main (...) je ne veux pas lâcher ces deux cormorans (BALZAC, Employés, 1837, p. 84). Ce marécagier superbe [le directeur du Pilate] (...) pour s'être déterminé à faire des avances à ce cormoran [Marchenoir] (BLOY, Désesp., 1886, p. 216).Rem. La valeur péj. de cormoran dans ses emplois anal. apparaît nettement chez Huysmans qui l'utilise pour altérer l'expr. l'aigle de Meaux désignant Bossuet : Fénelon (...) finit à son tour par déplaire au cormoran de Meaux et (...) fut poursuivi, traqué par Bossuet (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 240).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. XIIe s. [daté d'apr. A. Thomas ds Romania, t. 36, 1907, p. 308] cormare[n]g (Glose sub silencio legende, loc. cit.) — 1599 cormarans (plur.), Ph. de Marnix ds HUG.; XIIIe s. kormoront (Gloss. hébr.-fr., éd. M. Lambert et L. Brandin, p. 34 1. 57), forme isolée; ca 1379 [date du ms.] cormorant (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, t. 1, p. 155) — 1680, RICH.; 1550 cormoran (A. PARÉ, Œuvres, éd. F. Malgaigne, t. 1, p. 141). Prob. composé de l'a. fr. corp « corbeau » et de marenc adj. « marin », ce dernier étant dér. du lat. mare avec le suff. -enc (germ. -ing); on trouve corvum marinum ds les Gloses de Reichenau (éd. Klein-Labhardt, t. 1, p. 88, 701) où marinum serait, d'apr. FEW t. 2, p. 1240 b, une latinisation du germ. -maring. Le passage de -a-à -o- est dû soit à une assimilation progressive (A. THOMAS, Essais, p. 272, note), soit, moins vraisemblablement, à l'influence du breton mor « mer », le cormoran étant appelé en bret. mor-vran, littéralement « corbeau de mer » (FEW, loc. cit.). Fréq. abs. littér. :76. Bbg. COHN (G.). Arch. St. n. Spr. 1899, t. 103, p. 230. — GOUG. Mots t. 2 1966, p. 112.cormoran [kɔʀmɔʀɑ̃] n. m.ÉTYM. 1550; cormorant, v. 1374; cormaran, cormare(n)g au XIIe; de l'anc. franç. corp « corbeau », et marenc « marin ».❖♦ Oiseau palmipède au plumage sombre, bon plongeur (utilisé pour la pêche, au Japon). || Le cormoran se nourrit de poissons, de mollusques, de crustacés; il niche en colonies sur les falaises, dans les roches. || Le cormoran ordinaire est parfois appelé corbeau de mer.1 Les cormorans qui vont comme de noirs crieurs (…)Hugo, la Légende des siècles, « Les pauvres gens », IX.2 Le port a aussi ses oiseaux familiers. Au milieu des navires et des caïques, on voit les cormorans voler ou qui se reposent sur les flots.Flaubert, À Louis Bouilhet, 14 nov. 1850, in Correspondance, t. I, Pl., p. 706.3 (…) cormorans plongeurs dont le cou sinueux évoque un serpent ailé (…)Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, p. 172.➪ tableau Noms d'oiseaux.
Encyclopédie Universelle. 2012.